Aménagement de la ville et de son environnement

 

L’alternative de gauche fonde son action sur l’émergence d’une prise de décision collective, par les habitants eux-mêmes. Nous sommes contre l’idée que des « professionnels » de la politique décident de tout. Mais la démocratie directe suppose un apprentissage du « penser ensemble », du « décider ensemble » et du « faire ensemble ». Nos mesures sont donc des orientations soumises au débat, et non des « promesses » électorales.

 

Les orientations de l’Alternative de gauche en matière d’aménagement de la ville sont :

 

Contribuer à la création d’un cadre de vie conçu par et pour les habitants

 

Soutien aux projets autogérés qui mettent en valeur l’espace collectif et le lien social ;

 

Aide à l’organisation des habitants - sans condition de statut social, de nationalité ou de titre de propriété immobilière - en « comités de quartier » dotés du pouvoir de décision sur le budget et les choix d’aménagement et du pouvoir de contrôle sur l’avancement des réalisations et des projets ;

 

Redéfinition du rôle de la Municipalité comme outil de conseil politique et de suivi technique des projets dans le respect de la population et des espaces végétalisés : conseil apporté aux habitants lors des réunions de comités de quartier sur la faisabilité technique et sur les impacts prévisibles des différents choix ouverts par le débat d’orientation.

 

Développer les liaisons entre le centre-ville et les périphéries urbaines et rurales

 

Favoriser la circulation piétonne et cycliste en réaménageant le centre-ville (stationnement vert, pistes cyclables dont certaines reliées aux accès GR par les berges, bornes d’attache de vélos, etc.) ;

 

Remplacer les parcmètres par le système du disque bleu ;

 

Améliorer et repenser le transport collectif : transport à la demande ; covoiturage ; liaisons entre les différents quartiers de la ville ; liaisons centre-quartiers et centre-zones rurales ; abonnements calculés en fonction des ressources et gratuits pour les revenus inférieurs au SMIC.

 

Enrichir la vie des quartiers et favoriser la rencontre et l’épanouissement

 

Vivre n’est pas consommer : il faut suspendre le projet Capelle-Guibert et mener une réflexion collective sur ce que serait un projet d’intérêt commun sur ce site : un jardin de ville ? Des jeux d'enfants ? Un parc écologique ? Un kiosque à musique avec un petit amphithéâtre de verdure dans lesquels les associations partenaires pourraient, en contrepartie des subventions de la ville, offrir des événements culturels gratuits à la population ? Tout est envisageable ;

 

Développement d’îlots de logements intergénérationnels autogérés regroupant des commerces utiles de proximité, un petit marché hebdomadaire, et une « maison de quartier » (avec un relais biblio-médiathèque, une salle « multi-activités »… et un espace extérieur ouverts aux initiatives des habitant-e-s, des associations et des syndicats ; une permanence sociale ; un relais-santé…) ;

 

Soutien aux services publics dans les quartiers populaires et dans les zones rurales, avec véto de la Municipalité à toute nouvelle suppression de site ou de poste de travail, en lien avec les salariés et les usager-e-s. Mise en place d’un lobbying militant avec les associations et les syndicats pour que les services publics démantelés soient rétablis ;

 

Remise en état urgente du centre ancien qui est non seulement sale mais à l'abandon ;

Réflexion sur l’accessibilité de la ville et des divers services pour les personnes handicapées, et donc sur ce qui est aujourd’hui inadapté et les empêche de vivre pleinement, comme les autres habitant-e-s…

 

Pour sortir de la grisaille, redonnons des couleurs à la vie… et à la ville… par le ravalement des façades et le choix de teintes gaies.

 

Prioriser une politique écologique et sociale

 

Les normes environnementales actuelles et le rythme des rénovations sont insuffisants au regard des rapports du Groupement d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC). Par ailleurs, les dépenses de chauffage sont de plus en plus lourdes pour les ménages. Il faut donc agir sans attendre la « solvabilité » ou la « bonne volonté » des propriétaires de logements, et concevoir avec les comités de quartier un programme d’économie d’énergie et d’isolation thermique et sonore dans une perspective d’autosuffisance énergétique ;

 

Une attention toute particulière sera portée aux innovations et aux réalisations existantes dans le réseau des « villes en transition » ainsi qu’aux diverses expérimentations telles que la végétalisation des toits ;

 

Nous mènerons un programme d’éducation populaire sur les enjeux immédiats et à long terme de l’écologie, qui consistera ni à promouvoir le « capitalisme vert » ni à culpabiliser les populations en les rendant responsables de la crise écologique engendrée par ce système fondé sur la croissance économique, c’est-à-dire sur le productivisme et la surconsommation de biens inutiles, au détriment de nos vrais besoins ;

 

La Municipalité réunira les acteurs concernés par l’alimentation pour envisager la mise en place d’une filière locale intégrée, assurant qualité des productions, respect de l’environnement et des conditions de travail des salariés de la filière, et satisfaction des besoins de la population ;

 

Pour une gestion écologique et la création d'espaces verts : développement des jardins potagers collectifs ; choix de planter dans les espaces verts publics des plantes vivaces et des arbres fruitiers plutôt que des massifs ornementaux avec plantes exotiques ; transformation d’habitations insalubres en petits « îlots verts », en commençant par exemple par celui des « Cuirs », dont la placette n'a jamais été entretenue ; suppression des pesticides sans attendre la loi nationale d’interdiction ;

 

Mise en place d’un Service technique municipal utilisant des animaux « partenaires » pour les travaux quotidiens : pour limiter les machines polluantes et coûteuses ; pour changer notre vision de l’espace urbain ; pour replacer le vivant dans notre environnement ; pour réintroduire des savoirs et des techniques disparus sur l’autel de considérations idéologiques telles que la « productivité » et la « modernité » capitalistes. Des communes recourent au cheval pour le ramassage des déchets et aux brebis pour l’entretien des espaces verts, ce qui génère d’importantes économies et redonne vie à la cité. Pourquoi pas à Millau ?

 

Pour des régies publiques, à commencer par une régie de l’eau : municipalisation urgente de la gestion de l'eau, afin d’en baisser le prix, d’en contrôler la qualité dans un cadre transparent, et de remettre en cause le système actuel qui sert à engraisser les actionnaires de Véolia. Quoi qu’en dise la Mairie, c’est possible mais cela nécessite de s’affronter politiquement aux capitalistes.

 

Refus de la pollution visuelle par la publicité : préservation des entrées de la ville qui ne doivent pas être transformées en ces zones commerciales grises en préfabriqués, parsemées de panneaux publicitaires « 4 par 3 »… Nous sommes pour un petit commerce de centre-ville et de quartier intégré à l’espace urbain, et contre ces grands temples de la consommation. Il y a suffisamment de grandes surfaces à Millau aujourd’hui.