« Insécurité » ou vivre ensemble la ville ?
Depuis longtemps, la désintégration sociale s’approfondit, nationalement comme à Millau. Le « Système-D » se développe parallèlement à l’avancée de l’exclusion et de la « galère ». C’est le revers de la médaille de ce système de concurrence… C’est l’envers du miroir capitaliste… La « débrouille » illégale d’en bas et les « magouilles » plus ou moins légales des actionnaires relèvent de la même logique : tout axer sur sa personne et son petit « clan », mépriser le collectif et l’intérêt général et faire un maximum de fric, sans jamais se soucier des autres…
Face à cette problématique sociale, symbolisée par le chômage de masse, la précarité, la casse des services publics, le recul des droits collectifs et la mise en compétition des individus, les Autorités n’ont qu’une réponse : le contrôle social des classes populaires et l’asphyxie des initiatives « non encadrées », l’instillation de la peur, le flicage des pauvres et la ghettoïsation sociale, la protection des riches et du centre-ville commerçant par la police et les caméras de vidéosurveillance...
Sur ce point, Manuel Valls et Durand, c’est du pareil au même : des sous-Sarkozy toujours prêts à recourir aux vieilles techniques éculées : stigmatisation des « minorités visibles » et logique sécuritaire pour masquer leur impuissance politique à agir sur le terrain économique et social. Cette politique développe la haine, les peurs, et s’aligne sur les délires du FN et de la droite raciste et antisociale : au lieu de repenser la solidarité et le vivre ensemble, elle ne fait que dresser des barrières entre celles et ceux qui sont victimes des mêmes attaques patronales, et qui s’opposent au lieu de s’unir pour résister ensemble.
Le soutien inconditionnel de Durand à la Brigade Anti-Criminalité (BAC) est un symbole de cette orientation : alors que nous affirmons depuis des années que cette unité de police relève de la police d’exception, la Mairie soutient sans réserve ce corps de répression, qui a multiplié les provocations, les agressions gratuites… et les plaintes contre elle. Nous avons organisé des manifestations et nous avons annoncé que ces cowboys tueraient quelqu’un. Ce qui a fini par arriver ! Alors que tout et n’importe quoi a été dit sur le jeune tué, dans un climat de lynchage raciste… avec des versions de la police qui ont changé plusieurs fois… Durand a couvert la BAC immédiatement, au mépris de toute exigence de justice et de vérité. Flatter les électeurs-trices réactionnaires rapporte manifestement plus…
Et dans la même logique, la mise en place d’un système de vidéosurveillance au CREA et la multiplication des patrouilles de police dans les quartiers de centre-ville ne sont que le moyen de prétendre « agir » à moindre coûts… En quoi est-ce que cela règle le moindre problème ? En rien ! Du pur affichage démagogique !
Une autre orientation
Il existe des problèmes sociaux, et cela génère des tensions, c’est une évidence... Mais le choix de la logique sécuritaire est l’illustration de la politique antisociale menée par la gauche de gouvernement. Pendant que Hollande accorde de nouveaux cadeaux au Patronat… en plus de ceux d’avant… il agite la matraque contre le mouvement social et les pauvres… Au XIXe siècle, on parlait de réprimer les « classes dangereuses ». C’est juste une vision criminelle des relations sociales, fondée sur la domination et la relégation.
Notre liste anticapitaliste avance une orientation radicalement opposée à cette ligne : une logique de solidarité, qui remet au centre des relations sociales l’entraide, la coopération et le « vivre-ensemble ». Certaines questions ne relèvent pas du local, mais de choix nationaux en matière politique, économique et sociale, à l’exemple de la redistribution des richesses. Mais il est nécessaire, possible, et urgent d’agir à Millau pour retisser des liens et remettre au centre de nos préoccupations les solidarités concrètes.
Tout notre programme va dans ce sens : refuser le bla-bla qui nous mène dans le mur libéral depuis 40 ans, et repenser une ville et des relations qui fassent sens, au service des besoins des habitant-e-s : en matière d’habitat, de rencontre, de démocratie réelle, de mixité sociale et intergénérationnelle, de culture, d’emploi, etc. Nous voulons donc :
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La suppression de la BAC et des caméras de vidéosurveillance
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Une ville ouverte aux jeunes, considérés comme des citoyen-ne-s à part entière
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L’arrêt du projet Capelle-Guibert et l’ouverture d’un débat sur l’utilisation du site
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Une ville qui développe les services publics et identifie les manques pour les combler
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Un logement décent pour tou-te-s dans un cadre ouvert sur les espaces verts
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L’accueil des plus fragiles, dans une logique de mixité sociale et intergénérationnelle
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Repenser les rapports entre le centre et les quartiers délaissés, pour que la vie renaisse
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Faire émerger une démocratie réelle, avec le transfert du pouvoir de décision
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Développer une culture et des activités sportives non élitistes et non compétitives