La ville et le handicap

 

L’alternative de gauche fonde son action sur l’émergence d’une prise de décision collective, par les habitants eux-mêmes. Nous sommes contre l’idée que des « professionnels » de la politique décident de tout. Mais la démocratie directe suppose un apprentissage du « penser ensemble », du « décider ensemble » et du « faire ensemble ». Nos mesures sont donc des orientations soumises au débat, et non des « promesses » électorales.

 

Encore un sujet qu’on préfèrerait oublier, taire, ne pas voir. Et pourtant, il existe !!!

 

Certains d’entre nous - enfants, jeunes, adultes, personnes vieillissantes - sont malheureusement atteints de différents handicaps, le plus souvent invalidants. Qu’il soit dû à la maladie, à un accident ou au vieillissement, chacun d’entre nous peut y être un jour confronté. Et parcourir la ville - que ce soit à pied, en poussette, avec une canne, un chien d’aveugle, avec des béquilles, un déambulateur à roulettes, un fauteuil à roues ou scooter à moteur électrique - s’avère parfois acrobatique, dangereux et risqué, quand ce n’est pas tout bonnement impossible !

 

Les toutes premières lignes de la loi du 11 février 2005 rappellent les droits fondamentaux des personnes handicapées et donnent une définition du handicap : « Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d'activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant. »

 

Le plus souvent, les obstacles sont souvent dus à des incivilités citoyennes. Crottes de chien glissantes dans les rues piétonnes, poubelles, encombrants mis sur le trottoir plutôt qu’à la décharge, véhicules mal garés (motos, voitures, camions) qui empiètent sur les espaces « libres » (trottoirs ou pistes cyclables), non respect des places réservées aux handicapés sur les emplacements publics ou privés, y compris en se garant en double file et en empêchant toute personne en fauteuil de monter ou descendre d’un véhicule... Non respect des vitesses autorisées en ville et de la priorité aux piétons. Il serait relativement facile d’y remédier avec un peu de réflexion, de gentillesse, de respect, de solidarité, de campagnes d’information (voire d’une répression réfléchie). Promenez-vous en vaquant à vos occupations habituelles, en ouvrant un œil averti et en imaginant où vous pourriez passer si vous faisiez 1 mètre d’envergure en largeur (un bras tendu à l’horizontale). Essayez ! Juste une fois…

 

Ensuite vous regarderez les commerces et les lieux publics : ouverture des portes, marches, portillons, couloirs de caisses de supermarchés, guichets, trottoirs (dénivellation d’accès à la chaussée, trous de travaux en cours ou non réparés, obstacles en tous genres)… Un vrai gymkhana ! Un cauchemar ! Posez des questions aux responsables communaux, aux responsables de magasins, des services publics, des transports publics…

 

Si on se mettait tous - valides et non valides - à faire cordialement respecter la loi, mais aussi à montrer un peu de solidarité pour faciliter la vie des autres. Si on éduquait nos enfants au respect et à l’attention à l’autre ? Avant qu’un jour peut-être, on doive y être confronté soi-même… ou voir un de ses proches galérer à se déplacer, à partager les lieux, à accéder aux loisirs et à la ville. Et si… Et si - on peut toujours rêver - on faisait de notre ville, un modèle à suivre ? Chiche ! Là encore, des lieux pour en discuter ensemble (hors périodes électorales et de belles promesses, le plus souvent non tenues), seraient les bienvenus… Des lieux d’idées citoyennes (covoiturage urbain, par exemple : et si en allant faire vos courses ou une démarche, vous emmeniez un voisin ?)…

 

Et bien sûr, battons-nous contre les inégalités d’accès à l’emploi !


Il nous faut des outils de communication locaux. Et en matière de créativité, d’intelligence collective, nous sommes riches !